L’une des différences entre un musée et un théâtre est la nature et l’organisation des corps en présence. A partir de quand une présence devient elle une présence performée, présentée, et non plus usagée ou réglementée par un espace ? Dans l’espace d’hyper visibilité qu’est le musée, cette performance est déjà celle d’un espace plastiquement réinvesti par des danseur/ses et visiteurs confondus. En continu pendant 2h, grâce à un live sonore ou en silence, chacun-e fera l’expérience de cet espace remodelé, où les présences deviendront petit à petit performatives. Dans cet espace disfracté, une partition commune à tout les danseurs, transforme des gestes infimes en événement, et métamorphose cet espace vide en un environnement immersif et sensible aux temporalités dilatées.
VERSION 1-MUSIQUE LIVE
Conception et chorégraphie : Mélanie Perrier
Création et musique live : Méryll Ampe
Danseurs/ses : Marie Barbottin, Doria Bélanger, Camille Cau, Susy Chetteau, Sylvain Dufour, Mariam Faquir, Max Fossati, Coline Joufflineau, Sylvère Lamotte, Claire Laureau, Claire Malchowicz.
VERSION 2 : SILENCE
Danseuses : Marie Barbottin, Doria Bélanger, Coline Joufflineau, June Allen, Keiko Abbe, Laurie Giordano, Claire Malchowicz, Simona Polvani
Production : Maison des arts de Malakoff, Centre d'art, Musée des arts et métiers, Paris
La partition déploie pour chaque danseuse une variation fine d’inclinaisons dans l’espace environnant et en relation aux autres autour.
Dès lors, la présence de chacun-e devient trace, inscription plus ou moins indélébile dans cet espace muséal constamment mouvant.
L’espace et le public sont ainsi mis en bascule par ces corps inclinés, penchés, amenant à tout moment à s’interroger sur la nature de tout les corps en présence, les postures des visiteurs et la stabilité œuvres exposés.
Au fil de la partition, chaque performeuse chemine vers des rapprochements où l’autre deviendra la surface contre laquelle se déposer.
Dès lors la performance révèle sa pure spécificité : concevoir l’espace comme le support des traces laissées par des corps agissant.
A tout moment, chacun-e déterminera ce qui ici, “est en train de se passer”…
Une façon pour la Compagnie 2minimum de se confronter et de répondre aux questions des déplacements d’espaces et de la présence de la danse en centre d’art, non pas en exposant du mouvement mais en voyant comment la danse travaille l’espace muséal et ses formats de visibilité.