Cette conférence fait le choix d’articuler plusieurs exemples artistiques concrets issus de la démarche  mèneé au sein de la compagnie 2minimum afin de démontrer en quoi l’écriture globale propose aux spectateurs une expérience d’incorporation du care.

Tous ces exemples sont adossés à une démarche chorégraphique qui est ancrée à l’éthique du care tant dans ses méthodes de travail que dans ses créations aux formats multiples, dont la pièce signature s’intitule « Care » qui défend tant dans sa méthode de création que dans sa représentation, le souci de l’autre comme principe constitutif.

L’écriture chorégraphique de «  Quand j’ai vu mon ombre vaciller », quant à elle, articule 4 chapitres pour un parcours adressé : une « balade sensible » les yeux fermés guidée par des enfants, un « nuage sonore » rassemblant 45 témoignages autour de la relation d’accompagnement, une « méditation chorégraphique » sur le plateau et enfin un livre rassemblant des « partitions de souffles », forme d’écriture poétique déployant une reconnaissance de la vulnérabilité. Ici les mots sont sonores ou graphiques.

Le nuage sonore confronte le spectateur.trice à sa propre vulnérabilité dans sa relation à l’autre. Les mots recueillis et divulgués dans ce recueil sonore constituent à la fois pour celles et ceux qui les ont donnés tout comme pour celles et ceux qui les entendent, un véritable « soin symbolique » basé sur la reconnaissance de l’autre et de soi. Plongé dans le noir, chacun.e éprouvedans sa déambulation entre les mots, la présence des autres spectateurs dans la même pièce. Sentir et ne plus voir. L’expérience sensitive vécue par le spectateur.trice dans cette obscurité relève peu ou prou d’une incorporation du care. Faire l’expérience de sa propre fragilité tout en entendant des récits de vulnérabilités accompagnées.

Le livre quant à lui, clôt ce parcours sensible en offrant le recueil de 80 graphies poétiques issues d’un dispositif relationnel où une personne écoute, regarde et transcrit la respiration de l’autre en face delui.  L’extrême fragilité de ces tempssilencieux témoigne d’un souci de l’autre performé par le dessin. S’il se présente comme un objet relationnel, ce livre n’en est pas moins transitionnel puisqu’il se propose d’être également la partition d’un échange à venir(plusieurs pages blanches sont laissées à cet effet pour les futures propriétaires du livre).

La conférence permet de voir en quoi le spectateur.trice est confronté.e à une expérience qui allie vulnérabilité et sollicitude. Le projet artistique ici défend l’idée d’une adresse incarnée et d’une expérience bienveillante pour chacun.e. Nous pourrons découvrir lors de la communication des extraits du nuage sonore et du livre.

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