Est ce que l'adresse est un geste? La période actuelle encore endolorie par la crise sanitaire, nous adresse aujourd’hui la nécessité suivante : retisser la relation entre danseur et spectateur. Cette création consiste à proposer des temps de rencontres artistiques avec un impact social direct. « Il est bon de se rappeler que, si elle met en danger tous ceux qui sont concernés (acteurs ou public), l’interaction expose également chacun d’entre nous à des expériences troublantes qui deviennent plus positives et plus créatives .» (A.Strauss,Miroirs et Masques)
Chorégraphe : Mélanie Perrier
Compositeur : Gaspar Claus
artistes chorégraphiques : Marie Barbottin, Laurie Giordano, Claire Malchrowicz, Jeremy Martinez,Yannick Hugron
Assitante et consultante AFCMD : Nathalie Schulmann
Avec le soutien de la Direction régionale des Affaires culturelles d’Ile-de-France – Ministère de la Culture (culture et lien social), Le Conseil départemental de l'Essonne, La Région Ile-de-France, l'Abbaye de Maubuisson, la Résidence ADEF, La Maison jean Cocteau.
La spécificité de ce projet est la participation directe de femmes et d’hommes aux temps de création avec les artistes, non comme participant, mais bien comme personnes instigateur de situations.
Cette proposition artistique crée des relations bienveillantes entre une danseuse et un visiteur.se et entend interroger ce qui reste de réel dans la rencontre entre deux personnes, à l’heure des écrans et des isolements collectifs.
Ces rendez-vous individuels se déroulent dans un espace fermé sans public, dans un lieu spécifique, patrimonial ou muséal et dure 20 minutes.
Chaque consultation débute en adressant un regard l’un à l’autre. La danseuse se met en relation avec son visiteur.se et fait émerger un geste à partir des sensations que le regard de l’autre produit sur elle. Être là droit dans les yeux de l’autre. Ce moment se compose ensemble et cherche à chaque fois à créer un temps bienveillant et d’accueil. La danse devient l’épiphanie d’une reconnaissance et scelle une relation sans spectateurs. Les consultations ne sont pas un spectacle qui se donne à voir, mais une relation qui s’invente en direct. La musique, tient une place centrale dans cette création, pensée comme un bain sonore ajusté à chaque face-à-face. Elle est le fruit d’une création originale du violoncelliste Gaspar Claus. La musique fait entendre le silence, laisse advenir les respirations, les pas et accompagner les face-à-face en douceurs.
Revenir au visage est ce par quoi nous rencontrons autrui, est un écho à la philosophie d’Emmanuel Lévinas, à laquelle ce projet chorégraphique souhaite se mesurer et formuler une réponse.
Cette création s’inscrit également dans le Caring turn des musées et lieux d'art ou patrimonial considérait désormais comme un lieu de mieux-être, de rencontre à soi et aux mondes, favorisant des modes d’attention inédits par les expériences qu’il propose.
Cette création s’impose aujourd’hui comme
un geste manifeste, urgent et nécessaire.
Elle expose la vulnérabilité face à la
performance forcenée
Dévoile la fragilité de tous
Investit le Nous avant le Je
Affirme la puissance de l’avec face
à la violence du contre
Brandit l’interdépendance à
l’individualisme ambiant
Offre une expérience sensible
plus qu’un spectacle bruyant
Propose une danse de la reconnaissance
"C’est un moment rare. Unique, généreux, un peu déroutant. Un vrai cadeau qui nous permet d’interroger en profondeur, sans artifice, notre relation à l’autre. La danseuse, nous accueille avec une infinie délicatesse et une grande générosité. Elle nous accompagne avec une attention si singulière. A la fin de la séance on est à la fois vidé par ce qui s’est joué de l’intensité émotionnelle et à la fois porté, soulevé par une énergie souterraine. Merci pour ce moment, pour ce cadeau." (Handska)
"Très belle expérience pour se (re)connecter à notre humanité" (Sophie)
"Une expérience étonnante qui vous mène de la gêne timide à la paix bienveillante. Ce n'est pas facile, mais il faut se laisser faire, juste entrer en contact et laisser venir les sensations. Je suis sortie lorsque j'ai senti que nous avions fait connaissance, une belle rencontre, sans fard, tout était dit." (Dominique)