Véritable manifeste bienveillant, Quand j’ai vu mon ombre vaciller est une méditation chorégraphique en 3 temps, où chacun.e est invité.e à ralentir son propre rythme pour développer une autre présence à soi et aux autres. Une balade sensible et un “nuage sonore” accueillent le spectateur à son arrivée, agissant déjà sur les conditions de réception d’un spectacle, où le temps échappe et les émotions affleurent. A l’issue de la pièce elle-même, un recueil de dessins en édition limitée prolonge et clôt l’expérience.

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Tout commence hors plateau, dans une balade individuelle au bras d’un enfant. Une cinquantaine d’enfants du territoire sont à chaque fois impliqués pour élaborer cette chorégraphie d’accueil. Elle suppose de se laisser guider les yeux fermés, d’éprouver la perte de repères et d’accepter d’être accompagné.e par plus petit que soi. Les enfants conduisent les spectateurs ensuite vers un “nuage sonore”, installation sonore rassemblant une quarantaine de récits d’accompagnant.es, issus du champ social, monde du soin, de la petite enfance ou du grand âge, du milieu du sport et bénévoles engagées. A l’heure de l’éthique du Care, cette 2eme partie sonore célèbre la puissance de celles et ceux qui nous accompagnent dans l'ombre, connus ou inconnus, qui façonnent nos vies à tout les âges. Ce nuage devient ainsi un “espace de gratitudes” pour tous ces gestes donnés et reçus.

Sur le plateau, un trio de danseuses en aveugle chemine à l’avant-scène, au plus près des spectateurs et en lien étroit avec un violoncelliste. Dans cette marche inlassable, des gestes se déposent sur le corps de celles qui marchent, comme autant de réminiscences et de présences marquantes. La danse se compose au fil des sensations ressenties et des gestes déposés, à la surface de la peau. L’écoute subtile entre le violoncelliste et les danseuses agit sur la composition musicale en direct, qui environne les spectateurs dans la salle. Partie d’un souffle la pièce culmine en une symphonie joyeuse et grandiose ; Quand j’ai vu mon ombre vaciller réveille tous les sens,célèbre la ritournelle du vivant et nous fait ouvrir les yeux autrement. Chacun.e y rentre comme on pénètre dans une hypnose, venant nous chercher au plus profond de soi.

Cette chorégraphie sensible d’ombres, de silhouettes, de sons et de fumées se termine en proposant à la sortie du spectacle un recueil de dessins, des “partitions de soufflés” à compléter et à offrir à celle qui vous accompagne aujourd’hui.
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L'ensemble du projet est un hommage à l'auteure Anne Dufourmantelle