Afin de me confronter à cette question de l’habiter, je suis allée dans le CHRS d'Etampes, pour rencontrer celles et ceux pour qui habiter se pose avec l’incertitude du temporaire. Au creux de ce temps disponible, tous m’ont accordé un moment autour du geste que je leur adressé : leur réchauffer les mains.
Centre de Hébergement et de Réinsertion Sociale d'Etampes
Pendant une semaine, chaque jour, j’ai réactivé cette Zone d'Entente Temporaire au milieu de ce territoire intermédiaire. Au gré des allées et venues, j’ai rencontré des hébergé.es, chômeurs, mère de famille en difficulté, ressortissants étrangers venus tantôt de Madagascar, de Roumanie, du Laos, du Nigeria ou du Mali.
C’est en silence, sorti de toute volonté de dialogue social, que ce geste s’est inventé à chaque fois comme le symbole essentiel de notre communauté, affranchie des barrières des langues.
Le geste artistique est devenu un temps de rencontre au cœur du social, aux confins d’une relation à l’autre.
Ce geste, par les images qu’il en reste, mise ensemble, cherche alors à mettre en forme cette « communauté réchauffée », à consolider une multitude précaire."
A l'issue de ces rencontres, la création a consisté à rassembler dans un film de 8 minutes (le temps le plus long pour réchauffer l'une des personnes) l'ensemble des gestes. A mesure que le geste s'épuise l'image disparait.